Du lac Inlay à Bagan

Du lac Inlay à Bagan

Du lac Inlay à Bagan :

15/05/2014 :
Nous voilà fraîchement débarqués de la pirogue, en route pour notre hôtel où attendent sagement nos gros sacs à dos. Un peu inquiets à l’idée qu’ils ne soient pas là, nous donnons nos noms afin de prendre possession de notre chambre et de nos sacs. Les sacs sont bien au rendez vous, mais il semble y avoir eu un mic-mac concernant la date de notre réservation qui est pour le lendemain ! Nous laissons donc les gros sacs sur place pour nous mettre en quête d’une chambre pour ce soir. Après une visite, Delphine fatiguée par la marche et rebutée par la pluie qui s’est remise à tomber, décide de m’attendre à l’hôtel, pendant que je continue à faire le tour des hébergements.
Finalement je trouve quelque chose de très correct à 2 pas de là. Nous prenons nos quartiers, heureux d’avoir enfin un toit au dessus de la tête.
Nous irons ensuite nous promener un peu alentour, jusqu’à ce que sonne l’heure de dîner. Nous nous régalerons de gnocchis fait maison et d’une bonne bière fraîche !

embarcadère

embarcadère

16/05/2014 :
Après un petit déjeuner pantagruélique, nous allons louer des vélos afin d’entreprendre une petite randonnée autour du lac. L’objectif premier est d’aller voir des sources thermales. La balade le long d’une route bordée d’arbres, passant au milieu des rizières est superbe et agréable, louée soit l’ombre de ces grands arbres. Un peu avant une petite pente, l’axe de ma selle de vélo se tord sous l’effet conjugué de mon poids et des cahots de la route, résultat je me retrouve en mode conduite de chopper assis sur le porte bagage ! Je suis ravi !

on voit pas la selle tordu, mais elle est là!

on voit pas la selle tordu, mais elle est là!


Suant et pestant face à ce coup du sort, je finis par retordre l’axe dans le bon sens et l’on se remet en route.
Quelques temps après, genre 10 minutes, l’axe de ma selle replit à nouveau, je le remets à nouveau d’aplomb et nous poursuivons. Comme il commence à faire chaud et que la faim pointe le bout de son nez nous nous arrêtons dans un mignon petit restaurant au bord de la route. Nous nous y régalons, et j’en profites pour faire une réparation de fortune de ma selle de vélo. Heureusement que j’ai eu la bonne idée d’emporter ma pince multi fonction pour la balade, car elle prouvera ici son utilité. Nous finirons par arriver aux sources d’eau chaude, autour desquels est aménagé un établissement de bain. L’ensemble est assez mignon, mais le prix et la température de l’eau nous dissuade de nous y attarder. Une eau à 35°, alors qu’il fait au moins 40° dehors n’a rien d’enthousiasmant !
pendant la balade autour du lac

pendant la balade autour du lac


Nous discutons devant les sources avec un chauffeur de taxi, qui nous propose de nous faire traverser le lac sur son bateau depuis le débarcadère qui se trouve juste après. Nous sommes un peu sceptique, car selon nos estimations, le village avec le débarcadère n’est pas tout prés. Du coup nous refusons poliment son offre et reprenons nos vélos pour poursuivre la balade. Nous finirons par arriver au village que nous voulions voir, et cela après 2 pliages de selle, 2 chauffeurs de bateau taxi affirmant que nous sommes arrivé au village, alors que non.
Sur place nous nous perdrons un peu dans les ruelles, à la recherche des fabriques de tofu. Manque de chance, la fabrication à lieu le matin et il est déjà tard. Nous devrons donc nous contenter du séchage au soleil des chips de tofu.
chips de toffu

chips de toffu


Nous nous baladerons encore un peu dans ce village pour nous imprégner de son atmosphère, avant d’embaucher un bateau taxi pour traverser le lac et poursuivre notre route. La traversée sera très agréable, l’eau et le vent se conjuguant pour nous faire un peu oublier le cagnard qui nous accompagne depuis le début de la journée.
La pirogue nous lâchera au bout d’une longue jetée, qu’il faudra remonter en vélo jusqu’à la berge. Comme ça bringuebale on n’est pas super rassurés, mais nous arriverons sur la terre ferme sains et saufs.
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La selle de mon vélo continuera à me jouer des tours 2 ou 3 fois d’ici à la fin de la balade mais par chance elle ne cassera pas ! Mais cela me mettra de fort mauvais poil car y a rien de pire qu’un vélo en mauvais état, si ce n’est un vélo en mauvais état sous un soleil de plomb ! Après un détour par la chambre pour se rafraîchir et se reposer un peu, nous irons ensuite nous régaler dans un petit restaurant familial, avec 2 plats de poisson du lac, grillé pour moi et à la vapeur pour Delphine. Sans doute l’un de nos meilleurs repas en Birmanie.

17/05/2014 :

Aujourd’hui nous sommes les parfaits touristes et faisons la balade en pirogue sur le lac, afin de visiter les villages lacustres et leurs ateliers d’artisanats : comprendre les boutiques pour touristes avec quelques artisans pour le spectacle. Qu’importe la balade est belle, le temps au beau fixe et les deux frangins qui nous servent de pilote et guide sont sympathiques.

pêcheur sur le lac

pêcheur sur le lac


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Initialement nous devions voir le marché flottant au village de Ywama, mais saison sèche oblige, le marché se passe à terre. Le marché est sans intérêt, juste un étalage de marchandise pour touristes. Dans le même village nous visiterons un atelier de bijouterie où il se travaille principalement de l’argent. La finesse du travail est assez impressionnante compte tenu des moyens rudimentaires employés. Nous enchaînerons avec un atelier d’ombrelle en bambou, certaines sont très jolies, mais malheureusement peu pratiques à glisser dans les sacs à dos pour ramener en souvenir. Nous visiterons ensuite l’une des plus grandes pagodes du lac. Très vénérée au Myanmar, la pagode de Phaung-Daw-U renferme 5 petits bouddhas, qui sont traditionnellement transportés sur le lac dans une énorme barge à l’occasion d’un festival. Chose amusante, les Bouddhas sont tellement recouverts de feuille d’or par les fidèles qu’ils ne ressemblent plus à rien, à part des espèces de patatoïdes dorées !
barge royale transportant les bouddhas

barge royale transportant les bouddhas


Nous continuerons notre tour du lac par le village d’Inn-Paw-Khone où les ateliers de tissage sont légions. On peu y observer le travail du coton et surtout du lotus, véritable travail de fourmis et de patience. C’est impressionnant de voir les métiers à tisser aller à toute vitesse sous les mains expertes des artisans !
atelier de tissage

atelier de tissage


Nous ferons une pause déjeuner dans un restaurant perché sur pilotis avec une belle vue sur le lac, mais la nourriture y sera peu appétissante et trop onéreuse. Mais comme nous sommes un peu captifs nous n’avons guère le choix.

L’après midi sera partagé entre la visite d’un atelier de forgeron au village de Sein-Kaung, où il se fabrique toutes sortes de choses avec du fer de récupération. Cela va de la machette, au sabre traditionnel pour touriste en passant par des petites statues ou même des pseudos aiguilles de tatouage traditionnel. La production en soi n’est pas très intéressante, mais voir les artisans travailler avec des moyens rudimentaires est particulièrement riche d’enseignement.

Forgeron au travail

Forgeron au travail

Nous finirons par la fabrique de cigares à Nam Pan, les fameux «cheerots » birmans. Le filtre est en paille de maïs, l’extérieur est une feuille de plante du lac et le tabac un mélange de pleins d’herbes dont du tabac, du miel, du sucre, de l’ananas et pleins d’épices. On y restera un moment à regarder les femmes rouler presque mécaniquement les cigares, elles sont capables d’en fabriquer presque un millier par jour, entièrement à la main. Non ceux là ne sont pas roulés sous les aisselles !

fabrique de cherrots, les fameux cigares birmans

fabrique de cherrots, les fameux cigares birmans


Dehors les hommes quant à eux fabriquent les pirogues en bois de teck qui sillonnent le lac. Il en coûte à peu près 2500$ moteur compris et 1 mois de boulot pour les plus grandes pirogues.

Notre dernière étape sera l’un des plus vieux monastère du lac. Nga Phe Chaung est construit sur plusieurs centaines de piliers en teck (650), il flotte fièrement sur le lac. On l’appelait aussi le « jumping-cat monastery » car il y a quelques années les moines faisaient sauter dans un cerceau des chats « dressés » La pratique a pratiquement disparu mais le nom est resté lui. Aujourd’hui il n’y a plus que des chats paresseux qui attendent patiemment que les fidèles viennent leur faire des offrandes de morceaux de poissons séchés et autres friandises. Le temple quand à lui est magnifique, contraste des colonnes de teck noires et des dorures des Bouddhas.IMG_4398

vue depuis le temple des "jumping cats"

vue depuis le temple des « jumping cats »

Normalement pour parfaire la journée à naviguer sur le lac, nous devrions faire escale à un endroit pour regarder le coucher de soleil, mais il est encore bien tôt, du coup nous rentrons pour aller nous balader en ville. Nous retournons même dîner une dernière fois dans le petit resto que nous avions trouvé le premier soir, pour nous régaler de gnocchis fraîchement cuisinés !

18/05/2014 :

Nous partons de bonne heure pour rallier Bagan, la ville/région aux 2200 et quelques temples ! Le voyage nous occupera quasiment toute la journée. Avec les arrêts classiques pour pause toilettes et déjeuner dans l’équivalent des aires d’autoroutes locales. En gros un petit boui-boui où avaler en 30 minutes un curry birman avec du riz. Souvent pas fameux, mais assurément pas cher. A notre arrivée à Bagan nous sommes écrasés de chaleur, après le temps clément autour du lac Inlay, c’est un rude choc. Enfin surtout pour moi.

notre charmant hôtel à New Bagan

notre charmant hôtel à New Bagan

Nous décidons de visiter la région du nord au sud, du coup nous logerons à New Bagan, l’agglomération la plus au sud pour les deux prochains jours. Notre ras le bol des plats birmans et du riz en général nous pousse à aller dîner dans un resto proposant une carte thaï/Birman, dans l’espoir de manger un bon plat thaï dont nous sommes nostalgique depuis notre séjour à Bangkok. Pas de bol ça ne sera qu’un essai a moitié transformé, pour cause de non disponibilité de la moitié des plats de la carte.
Tant pis on trouvera mieux demain.

19/05/2014 :

Aujourd’hui est un grand jour, nous partons à la rencontre de Bagan et ses innombrables temples ! Nos véhicules ? Des vélos électriques chinois ! Le loueur nous les annoncent avec 6 heures d’autonomie, on a quand même de gros doutes, mais nous verront bien.

la classe!

la classe!


On décide de partir en direction d’Old Bagan, en remontant la route vers le nord. Nous nous arrêterons sur la route, quand l’envie nous en prendra, afin de visiter les temples qui s’offrent à nous.
Le premier que nous visitons est un double, d’un coté un temple abritant plusieurs Bouddhas et en face un énorme Stupa lui répond. Son nom est Sein-nyet Ama & Nyima. Sur place un jeune homme s’improvise un peu guide, nous faisant faire le tour de l’ensemble et nous apprend l’age du temple que j’ai oublié depuis. Il nous montre ensuite l’autre Stupa et commence à nous dire qu’il est un artiste, et qu’il souhaite nous montrer quelques unes de ces peintures sur sable. C’est effectivement assez joli, mais nous refusons poliment de lui acheter quoi que ce soit. On découvrira par la suite que tous les temples de la région ou presque abritent en leurs seins des vendeurs de souvenirs, des peintres sur sables etc. Le premier on trouve ça sympa, au bout du cinquième ça devient franchement chiant.

Nous poursuivrons la visite par le monastère de Soe-min-gyi, depuis le toit duquel nous avons une vue sympa sur un bout de la région. Forêt peu dense parsemée de flèches de pagodons et autres stupas. Ici aussi nous auront droit à nos peintres sur sable.
Sincèrement je ne sais plus exactement combien de temples nous avons visité ce matin là jusqu’à notre arrivée à Old Bagan, mais pas loin d’une dizaine, ils sont tous intéressants, légèrement différents, avec des peintures murales plus ou moins bien conservées, des Bouddhas plus ou moins dorés.
Certains abritent des Bouddhas couchés, d’autres debouts, certains en teck, d’autres en marbre…

Bagan

Bagan


Bouddha

Bouddha

Nous avons déjeuner à Old Bagan, dans un excellent petit resto végétarien, avant de rentrer faire la sieste à notre hôtel, histoire de fuir les 40° de l’après midi.

Vers 16h, lorsque la température commence à redescendre nous sommes repartis en quête d’un temple pour aller admirer le coucher du soleil. En chemin on pense avoir un peu raté la bifurcation pour rejoindre le temple, du coup on s’arrête pour faire le point et voir où nous sommes. Un détail, afin d’économiser la batterie, le loueur de vélo électrique nous avait conseillé de couper le contact à chaque arrêt. Ce que nous avons scrupuleusement fait. Mais là au moment de repartir pour rebrousser chemin, galère, le vélo de Delphine refuse de démarrer. On y regarde l’un et l’autre, rien. Étant un peu au milieu de nulle part, on avise un panneau indiquant Min-nan-thu village, on regarde la carte c’est à pas plus de 5 minutes. En arrivant au village une jeune fille court vers nous levant bien haut la carte de son restaurant. On l’arrête afin de lui expliquer notre problème de batterie, gentiment elle téléphone au loueur et l’informe du problème. Elle raccroche et nous dit « he’s coming, wait at my restaurant ». ce que nous faisons en dégustant un jus de mangue frais.
Nous mettrons ce temps d’attente à profit pour glaner des infos sur les bons spots à coucher de soleil, par chance il y en a plusieurs à proximité. A condition que Delphine puisse repartir bien sur et heureusement les dépanneurs sont arrivés pendant notre pause forcée. On leur explique le problème, ils trifouillent le vélo de Delph et finissent par trouver l’origine de la panne, un connecteur c’était tout simplement débranché !

Nous revoilà partis sur les routes sablonneuses de Bagan, à la recherche de la pagode Shwe-san-daw. On se perdra un peu, l’alphabet birman n’étant pas notre fort, mais nous finirons par arriver. A en juger par le nombre de touristes agglutinés sur les pentes de la pagode, on doit être au bon endroit.

conduite Paris-Dakar !

conduite Paris-Dakar !


Qu’importe le monde, nous gravissons la pagode afin de profiter d’un coucher de soleil bien mérité. A vrai dire, le coucher de soleil ne sera pas si terrible, mais la vue à 360° depuis le sommet est, elle, superbe. La lumière du soleil couchant sur tout ces temples s’étendant à perte de vue autour de nous donne un peu le vertige.
Cette première journée à Bagan s’achèvera sur cette belle vision des temples émergeant parmi les arbres, sous la lumière du jour qui décline. Je pense que les photos ne rendent que bien peu la magie ces instants fantastiques.
Bagan le soir

Bagan le soir


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20/05/2014 :
Aujourd’hui nous rejoignons Nyaung-U. La ville des routards située au nord du site de Bagan. Beaucoup plus touristique, elle ne présente pas plus d’intérêt que cela, mais permet d’explorer les environs nord du site.
On optera pour des vélos classiques pour explorer les environs durant le reste de la matinée. On retournera ainsi à Old Bagan, voir des temples qu’on avait zappé la veille. Oui, il y en a beaucoup à voir, on verra entre autres le That-byin-Nyu temple, très grand avec plein de Bouddhas à l’intérieur. Plus plein d’autres sur la route dont j’ai oublié les noms.

Bagan

Bagan


Bagan

Bagan


Bagan

Bagan


On cassera une petite graine avant de retourner à l’hôtel se mettre à l’abri le temps que la chaleur retombe. Nous ressortirons aux alentours de 16h afin de nous mettre en quête d’un autre temple pour le coucher de soleil, mais je vous épargne la galère de pédaler sur des routes de sables, sous un soleil de plomb avec un bon 40°. Ça donne chaud ! On finira par arriver après moult errances sur les pistes à Pyathada, un temple tout en brique avec un toit terrasse immense.
temple ) Bagan

temple ) Bagan


On y accède par un tout petit escalier ou il est difficile de se tenir debout. Mais quelle vue depuis le toit ! Encore une fois 360° de panorama avec la lumière rasante du soleil couchant. Ça embrase l’horizon et toutes les flèches des temples semblent rougies par le soleil. C’est magnifique ! J’ai dans la tête à ces moments là des images de mondes fantastiques oubliés, peuplés de créatures mythologiques. C’est un grand moment onirique au possible.
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craquage: la chaleur sans doute

craquage: la chaleur sans doute


On rentrera avec la fraîcheur de la nuit, à la lueur des lampes frontales.

21/05/2014 :
Notre dernier jour à Bagan, alors on décide d’en profiter à fond ! Vélo électrique chargé à bloc (on l’espère) nous partons explorer d’autres routes le long de la rivière Yarwaddy. Nous croiserons encore beaucoup de temples et de pagodons, nous ne nous arrêterons que dans certains, car nous commençons à avoir fait le tour. Non point parce que les temples ne sont pas beaux, mais simplement car nous ne sommes pas des experts en architectures et à partir d’un certain point les nuances de styles nous passent au dessus de la tête. Ce matin là nous verrons surtout le monastère de Nat-Taung un très bel exemple de construction en bois de teck, et enduit de pétrole pour l’étanchéifier. C’est d’une rare finesse dans les gravures et les moulures ornant l’ensemble de l’édifice. Il date du XIII siècle et le fait qu’il soit intégralement en bois procure un changement agréable après tous les autres temples en pierres et briques.

Le temple en Teck

Le temple en Teck


Comme il se fait faim après toutes ces visites, nous sommes allés remanger un bout à Old Bagan.
L’après midi nous retournons faire la sieste pour éviter le gros de la chaleur de la journée.
Avant de repartir pour notre dernière fin d’après-midi içi, je passe changer la batterie de mon vélo électrique, car il vaut mieux être prudent, je suis plus lourd que Delphine et mon vélo consomme plus…
Pour terminer nous avions décidé d’emprunter un chemin devant nous amener au sud de la région, pour voir une partie des autres temples que nous avions ignoré jusque là.
Grand bien nous en a pris ! Le chemin d’abord en terre, nous fait passer à proximité d’un cimetière où se tiens un enterrement, déjà on se sent un peu déplacés, mais nous poursuivons en zigzaguant parmi les gens et les véhicules garés un peu partout. Quelques minutes plus tard le chemin de terre se change en sable. Du genre sable fin de plage, dans lequel même en tong tu as du mal à avancer tellement tu glisses. Alors imaginer 2 pauvres hères sur des vélo électriques pas du tout maniables, obligés de mettre pied à terre pour pousser leurs vélos qui patinent dans le sable. On avait l’impression de pousser un âne mort à bout de bras !
Après plusieurs minutes de ce traitement digne d’un « Bear Grills » d’opérette, nous nous rendons à l’évidence, même si c’est le bon chemin indiqué par la carte nous n’arriverons jamais à destination en passant par là.
Nous rebroussons chemin et décidons de passer à travers champs pour tenter de rattraper une autre route.
Finalement nous réussissons à retrouver la route en bitume, nous avons perdu 1H30 et n’avons même pas fait 5 km. Bien saoulé par ce plan lose, je peste et décide qu’on lâche l’affaire et qu’on rentre à l’hôtel pour prendre un apéro quelque part en ville.
Et là 2ème effet Kiss kool ! Ma batterie est morte ! Notez que je l’ai faite changer avant de repartir car j’avais voulu jouer la prudence. Pas de pot, faire mu-muse dans le sable sur le vélo en mode Paris-Dakar n’ayant pas aidé, me voilà forcé de rentrer à l’hôtel en pédalant, sous les rires à peine voilés de Delphine qui ne peut s’empêcher de rigoler devant la vision que j’offre : un énergumène d’1m90 pédalant tel un crapaud sur une boite d’allumette.
le crapaud sur sa boite d'allumette

le crapaud sur sa boite d’allumette


Comble de l’ironie, nous avions pris des vélos électriques pour ne pas avoir à faire trop d’effort et éviter ainsi de transpirer. Enfin moi surtout, ça aura été un peu la goutte d’eau de trop. Nous retournons donc changer une deuxième fois la batterie sous le regard un peu incrédule du patron, qui à du mal à comprendre comment j’ai fait pour éclater 2 batteries pleines dans la même journée.

On décide pour se remettre de mes émotions, d’aller boire un verre dans un endroit certes pas donné, mais avec une vue imprenable sur la rivière. En chemin on tombera sur un événement inattendu qui nous redonnera le sourire pour le reste de la soirée : une rue est entièrement bloquée par ce qui semble être un concours de tir à la corde opposant les habitants, hommes, femmes et enfants tiennent fermement la corde et tirent tous à l’unisson au coup de sifflet d’un homme officiant tel un monsieur loyal derrière son micro !

tir à la corde

tir à la corde


ils ont perdu

ils ont perdu


C’est tellement surprenant qu’on restera plusieurs minutes les observer, un « arbitre » nous proposera même de venir participer, mais nous refuserons poliment afin de poursuivre notre route.
Finalement la vue sur la rivière ne sera pas possible car le restaurant est est en court de démolition pour laisser la place à un hôtel ! Nous traverserons tout de même le chantier pour aller admirer la rivière, avant de faire demi tour et d’aller visiter une dernière Pagode sur laquelle nous avions précédemment fait l’impasse.
La Pagode est impressionnante et à cette heure très calme. Il n’y a que des locaux venus se recueillir. Nous profiterons de la douceur du soir pour nous laisser bercer par l’atmosphère du lieu. Delphine tentera tant bien que mal de voir une particularité du lieu, un minuscule trou rempli d’eau dans lequel nous serions censés voir le sommet de la pagode. Une volée de gamins tentera bien de lui montrer le fameux reflet pendant que d’autres se bousculent pour tenter de le voir également, mais sans succès. Initialement cela était utilisé par l’architecte en charge de la construction pour s’assurer que la pagode était bien verticale. Bien sur impossible de voir le moindre reflet.
ce qu'on a vu

ce qu’on a vu

ce qu'on aurait du voir

ce qu’on aurait du voir

Nous finirons cette dernière journée à Bagan par une bière bien fraîche avant de dîner ! Demain en route pour Mandalay, dernière étape de notre périple au Myanmar.

Lac Inlay:

Bagan: