Flores: Bajawa et Ruteng

Flores: Bajawa et Ruteng

22/07/2014 :
Trouver un hôtel à Bajawa, en arrivant en début d’après-midi (après un confortable trajet en voiture) se révèle plus compliqué qu’on ne le pensait : nous sommes désormais en haute saison, ce dont on avait bien perdu l’habitude ! Nous trouvons donc, mais seulement pour une nuit : il faudra changer d’hôtel demain. Peu importe, nous sommes devenus experts dans l’art de ne plus défaire nos sacs: savon et change à portée de main en permanence, le reste pourra attendre ! Notre équipe franco-germano-suisse se met alors en quête d’un endroit ou manger (ce qui nous semble à tous une éminente priorité) avant de partir à la recherche de l’office de tourisme et d’un distributeur (le nerf de la guerre). L’office de tourisme est fermé. Il le sera toujours passé 15h, malgré le panneau indiquant les horaires d’ouverture de « 15h à 18h ». Vers 16h nous trouverons finalement quelqu’un ! Nous avons insisté car nous voulons avoir confirmation des éventuelles cérémonies ayant lieu dans les villages des alentours. On nous confirme alors qu’il y a bien une cérémonie au village de Béna, pour la construction d’une nouvelle maison. Aujourd’hui il y a des dances et demain, sacrifice de buffles et de cochons. Alexis et moi nous mettons donc en quête d’une moto. On hésite car il est déjà 16h30 et il y a environ 45 minutes de route. Michaela et Marina préfèrent passer la fin d’après-midi tranquille, nous on enfourche la moto et on part à la découverte de Béna. La route est très belle, mais on ne s’arrêtera qu’une fois pour la photo :

sur la route vers Béna

sur la route vers Béna


Arrivés à Béna, nous découvrons un village très paisible, et en avançant plus à l’intérieur, il y a bien des danses. Hommes et femmes font une danse à base de tous petits pas. Les femmes tiennent des fleurs et les hommes leurs parangs (des épées courtes et courbes).
Bena: les danseurs

Bena: les danseurs

Bena: danseuses

Bena: danseuses


Malheureusement nous n’en verrons pas longtemps car c’est, semble t-il, la fin. Nous sommes quand même très contents, car l’atmosphère qui se dégage de ce village , en fin de journée, au milieu de la brume des montagne est très chouette. Et le village est magnifique :
arrivée à Béna

arrivée à Béna


Bena

Bena


La route de nuit est un peu moins sympa, surtout qu’on est un peu en altitude et qu’avec l’humidité des nuages, il caille vraiment ! Quelques lacets et montées/descentes plus tard, nous serons de retour à Bajawa où nous retrouvons Marina et Michaela pour aller dîner. Le dîner se fera attendre prêt d’une heure : la prochaine fois on prend un jeu de cartes ! Heureusement c’est très bon, ça aide !

23/07/2014 :
Au matin, nous changeons d’hotel et partons tous les 4 avec 2 motos. Un 5ème larron se joindra à nous : Ian, un anglais qui cherchait des compagnons de route !
Notre petit convoi prend donc la route de Béna, pour la suite des festivités. Nous arrivons trop tard pour le sacrifice des buffles, mais il reste les cochons ! Alexis et moi y allons très confiants, car on s’attend à voir quelque chose de similaire à ce qu’on a vu à Sulawesi, au pays Toraja : des cochons tués rapidement, sans douleur excessive, dans le but de les cuisiner et de les manger. Non que le spectacle nous réjouisse, mais pour les mangeurs de viande que nous sommes, on considère qu’il est parfois bon de se rappeler que pour manger de la viande, il faut bien tuer l’animal. ET puis voir les hommes découper la viande de bufle me donne vraiment envie d’un bon steak !

Bena: les hommes coupent le buffle

Bena: les hommes coupent le buffle


Bref, à ce stade nous sommes encore très ignorants des traditions locales. Le guide d’un petit groupe de touristes qui se trouvent aussi là nous explique alors que la mise à mort se fait d’un coup de parang dans la boite crânienne et qu’il faut généralement 2 à 3 coups pour tuer l’animal… Au delà de 3 coups, l’officiant devra passer la main et ce sera considéré comme un échec. On commence à se dire que c’est peut-être un peu barbare comme méthode, et vraiment on ne comprend pas pourquoi ils ne tranchent pas la gorge où ne visent pas directement le cœur comme ils le font au pays Toraja. Le guide ne sait pas nous l’expliquer : c’est comme ça, c’est la tradition ! C’est aussi (surtout?) une occasion pour les hommes de faire preuve de leur bravoure, et de leur force et dextérité. C’est semble t-il un honneur de faire partie de ceux qui mettront à mort les cochons.
Une première rangée de cochons est d’abord amenée, ligotée et placée en arc de cercle devant la maison.
D’autres sont disposés derrière, sur la place, mais ceux devant la maison seront mis à mort en premier.
Du riz est jetté et une mèche de poils est prélevée sur les cochons devant la maison. La position dans laquelle ils sont immobilisés doit être très inconfortable et ils ne cessent de beugler.
ligotage de cochon

ligotage de cochon

cochons prêts pour le sacrifice: orientés devant la maison

cochons prêts pour le sacrifice: orientés devant la maison


Il resteront un long moment ainsi, en attendant que tout soit prêt. Pour nous, cela fait clairement monter la tension. Les noms des officiants sont annoncés et ceux-ci se placent chacun au dessus du cochon qu’ils doivent achever. A ce moment là on sait que ça va être horrible, mais je ne veux pas détourner les yeux maintenant. J’ai l’étrange sentiment que ce serait trop facile : de toutes façons c’est ce qui va se passer : pourquoi vouloir s’en préserver maintenant ? Le 1er cochon est tué d’un seul coup : c’est violent, mais c’est un soulagement.
les hommes sur le parvis de la maison, juste avant le sacrifice: la tension est palpable

les hommes sur le parvis de la maison, juste avant le sacrifice: la tension est palpable


dans le crâne: un coup suffit rarement....

dans le crâne: un coup suffit rarement….


Malheureusement les autres n’auront pas cette chance, et on verra bien que le deuxième coup est plus dur à porter car la bête ne reste pas parfaitement immobile. Ce qui s’échappe de leur crâne (cerveau, sang) est ensuite versé dans des bassines. C’est là la pire partie : Un des cochons ainsi manipulé cligne encore des yeux. Marina et moi n’arrivons pas à nous détacher de lui, aussi atroce que cela soit : on veut s’assurer que ça en finisse.
récupération du sang

récupération du sang


Nous sommes un peu tous sous le choc. Je propose donc d’aller prendre l’air en haut du village, vers le point de vue. La vue est superbe et voir quelque chose de beau aide à apaiser nos ressentis.
Béna: papillon!

Béna: papillon!

Béna

Béna


Nous reprendrons ensuite la route (il faut retraverser le village et les différents stands de boucherie) en direction de Nagé, nous ferons d’abord le tour du village, avant de partir à la recherche des sources d’eau chaude.
Nagé

Nagé


Un jeune homme nous indique le chemin, et prendra même sa moto pour nous ouvrir la voie. On se baigne dans la rivière à l’endroit où deux sources d’eau se mèlent : l’une froide, l’autre très chaude. On peut régler la température en naviguant d’un bassin naturel à l’autre ! Sympathique moment de détente !
sources d'eau chaude de Nagé

sources d’eau chaude de Nagé


Notre équipée repart ensuite en direction de Bajawa, en faisant un arrêt au village traditionnel voisin de Béna, qu’on appellera Luna, d’après le vague souvenir d’Alexis, vu que je n’ai aucune idée du nom ! Le village est très beau, et beaucoup plus paisible que Béna. Les enfants jouant au foot sont la principale attraction. J’ai bien failli me faire kidnapper par une vieille dame qui tenait à ce qu’on aille voir sa maison (mais seulement les filles) et qui m’a pris la main et ne voulait plus me lâcher ! Mais nous avons préféré continué notre route, même si, personnellement je serais bien allé voir !
sur la route

sur la route

village de Luna?

village de Luna?

De retour à Bajawa pour un déjeuner tardif (et très long comme toujours), nous repartons ensuite en direction du village de Wogo, à une vingtaine de kilomètres à l’est. Nous y découvrons un village beaucoup moins fréquenté, également très beau. Nous y ferons la connaissance de Maria, qui parle un bon anglais et tiens à nous offrir un café dans sa maison. Elle nous explique qu’elle accueille parfois des touristes dans sa maison, qui viennent pour dormir chez l’habitant. Elle a même une touriste française qui vient la semaine suivante l’aider à travailler dans sa rizière. C’est une femme vraiment intéressante, et très sympathique. Bin sûr elle nous proposera son artisanat, mais sans insistance, et le café est offert de bon cœur : on prend ses coordonnées. On refait un tour du village avec Maria à la recherche de parang, car Alexis s’est mis en tête de s’acheter une de ces épées traditionnelles. Malheureusement, les seules disponibles ont été vendues.

village de Wogo: le fils de Maria

village de Wogo: le fils de Maria

village de Wogo: la cuisine de Maria

village de Wogo: la cuisine de Maria


Comme je suis vraiment à la traîne (j’ai du mal à marcher car je me suis explosé un orteil dans un rocher des sources chaudes que je n’avais pas vu, je commence à me demander si l’orteil n’est pas cassé), Maria me propose d’attendre sur un banc qu’Alexis vienne me rechercher en moto. Ca amusera beaucoup les locaux qui passent qui doivent se demander ce qu’une touriste fait là, toute seule, à la tombée de la nuit.
village de Wogo: sur la route

village de Wogo: sur la route


La route de nuit se fait bien, même si nous découvrons que le feu arrière ne fonctionne pas !
Nous dînons à Bajawa, cette fois-ci avec notre jeu Hanabi, que l’on fait découvrir à Marina et Michaela. Etrangement, nous commandons tous des plats végétariens…

24/07/2014
Encore une fois, forts du fait de voyager à quatre, nous préférons opter pour une voiture que pour le bus. Sauf que cette fois-ci c’est une voiture partagée. Notre chauffeur prendra également 2 locaux. C’est donc un peu moins confortable, surtout pour Alexis qui se tape la place du milieu, particulièrement instable dans les virages que notre chauffeur prend un peu en mode rallye. D’autant que nous sommes en Indonésie : la paradis des fumeurs, et que les 3 indonésiens enchaînent donc clope sur clope pendant tout le trajet ! A l’arrivée on se dit que le bus aurait été mieux !

A Ruteng, pas grand chose à faire ! Il paraît qu’il y a des randos sympa dans les environs, mais avec mon pied en vrac c’est un peu compromis. Michaela et Marina nous apprennent que le manager de l’hôtel leur a proposé de profiter de sa voiture pour aller à Labuanbajo demain puisqu’il doit s’y rendre. On pense que le fait qu’il est un gros faible pour Marina n’y est pas pour rien ! Et au vu des attractions de Ruteng, nous décidons de partir également demain, poursuivre la route avec nos compagnes de voyage !

Le soir, nous visitons le marché de Ruteng, et allons diner. Le lendemain, le manager de l’hotel nous annonce qu’il a trop de choses à régler ici, et ne partira à Labuanbajo que demain, mais il nous affrète quand même sa voiture avec son chauffeur, pour le même tarif que ce que nous avons payé la voiture partagée hier.
Et il peut même nous arrêter sur la route pour aller voir les rizière en forme de toile d’araignée. Le paysage sur la route est vraiment très beau : la magie de Florès opère. Les rizières en toile d’araignée valent le détour :

la fine équipe devant les spider rice fields

la fine équipe devant les spider rice fields


avec justes quelques nuages pour faire de jolies ombres et quelques silhouette dans les champs, c’est magnifique !
spider rice fields

spider rice fields

spider rice fields

spider rice fields

En début d’après-midi, nous arrivons à Labuanbajo très contents de notre voyage. Il faut maintenant trouver un hôtel, mais tout est complet ! Notre chauffeur est très patient et nous trimballe d’hôtel en hôtel sans rechigner : vraiment sympa !
Nous trouvons finalement, mais nous devons nous séparer : Marina et Michaela prennent la seule chambre dispo du spring hill, des petits chalets en bois tout neufs, et nous nous installons au bayview, qui porte très bien son nom, mais ce sera l’objet d’un prochain article!

Bajawa et Béna:

Autres villages:

Sur la route de Ruteng, vers Labuanbajo: