Vers l'Indonésie et au delà !

Vers l’Indonésie et au delà !

Tawau, Tarakan et Banjarmasin

Arrivés au port de Tawau, nous nous enquerrons des horaires de ferry vers Tarakan, pas de pot il n’y en a plus aujourd’hui comme nous l’espérions. Nous voilà donc coincés ici pour la nuit. Après avoir jeté notre dévolu sur un hôtel, nous passons le reste de l’après midi à glander, à préparer la suite de notre périple et à rattraper notre retard sur le tri des photos. Le soir nous ferons comme les locaux qui se précipitent dans les petits « warungs » (restaurants de rue en malaisien) à l’heure de la rupture du jeûne du ramadan.

08/07/2014 :

Aujourd’hui nous embarquons pour un peu plus de 5 heures de navigation sur un ferry vieillissant, chargé ras la cale de cartons et de ballots. Le voyage ne sera pas des plus confortables, car il souffle dans le bateau une climatisation réglée sur « Freezer », et les odeurs émanant des toilettes ne sont pas très fleuries. Mais je fais malgré tout un voyage assez cool, car il est diffusé sur les écrans de télé du bord une compilation dvd : Zombie Movies ! En premier on a droit à « Land of the Dead » de Romero, suivis de « l’armée des morts » , ok il n’y a pas le son et les sous titres sont en malaisien mais qu’importe. Par contre c’est plutôt étrange comme choix de film dans un ferry public avec des enfants à bord.

Arrivée a Tarakan

Arrivée a Tarakan

Nous débarquons à Tarakan, plus tard que nous l’espérions, car après le passage à l’immigration du port il est déjà presque 17h, ce qui va faire court pour aller voir le parc de mangrove abritant des singes probosiques, autrement dit des nasiques. Un petit tour en bémo, et nous voilà installés dans un hôtel pas trop décrépi et ne sentant pas la vieille cigarette. Nous devons tout d’abord nous occuper de notre problème numéro 1, nous devons trouver un vol pour demain, afin de quitter l’île de Tarakan, sous peine de rater notre vol pour le parc de Tanjung Puting dans quelques jours.
Bien sur, comme souvent ce qui aurait du être une simple formalité, se transformera en petite galère. Je passe donc dans une agence pour trouver un vol pour le lendemain, mais tous les vols sont complets, et rien de disponible avant 2 jours ce qui ne nous arrange pas du tout. En désespoir de cause, nous allons à l’aéroport pour trouver une solution. Sur place, point de solution, mais un conseil, venir demain matin à 5H dans l’espoir d’une annulation de dernière minute. Sur ce nous rentrons en ville un peu dépités, et maugréant sur notre choix d’itinéraire, nous allons dîner d’un succulent poisson grillé dans un petit resto local, ce qui nous remontera un poil le moral. N’ayant pas grand chose d’autre à faire, nous prenons le parti d’aller nous coucher tôt afin d’être aux aurores à l’aéroport.

09/07/2014 :

Le lendemain, pas réveillés on se débrouille pour rejoindre l’aéroport. Oui, car comme je refuse de payer les taxis qui demandent un prix exorbitant nous avons fait du stop à 5 heure du matin. Mais grâce à l’aide spontanée de 2 vigiles d’un hôtel un peu classe sur notre route, ils nous arrêterons une voiture avec 2 locaux qui nous déposeront. Un peu inquiets, on se présente au guichet, par chance, 2 places sont disponibles ! On paye, on enregistre, on monte à bord et on décolle pour Balikpapan. Ce n’est pas notre destination finale, mais nous nous en rapprochons ! 2 heures après nous sommes à l’aéroport de Balikpapan, nous demandant : « et maintenant, comment on fait pour aller à Banjarmasin ? » On recommencera la tournée des guichets des compagnies aériennes jusqu’à finalement trouver 2 places sur un vol partant à peine 3 heures plus tard. Finalement nous avons eu de la chance, et la grosse galère fut évitée, mais non sans quelques petits stress bien légitimes.

A Banjarmasin l’hôtel Perdana où nous posons finalement nos sacs à dos, est bien situé et agréablement tenu par une dame parlant un bon anglais pour l’indonésie. Elle nous donne plein de conseils et d’indications sur la ville, et nous recommandera également un guide pour les visites en bateaux aux alentours.
Après nous êtres rafraîchis de notre long voyage, nous prenons un café avant de rencontrer Jo, le guide en question. Le personnage est sympathique, parle bien anglais et connaît bien son boulot de vendeur, car nous décidons de faire 2 excursions avec lui. La première demain matin pour la visite du marché flottant et la deuxième demain après midi pour une visite des canaux de la ville, pour voir la vie des habitants.
Nous laissons entendre que nous souhaitons aussi faire la visite de Tanjung Puting, et Jo nous dit qu’il peut également organiser la chose, mais nous préférons réfléchir et comparer encore un peu avant de nous engager.

Comme la journée n’est pas terminée nous partons marcher le long de la rivière, en direction du marché du ramadan, genre de foire locale ou il y a plein de stands de nourritures pour la rupture du jeûne. Nous n’avons pas fait 2 pas hors de l’hôtel que les « Hello mister » commencent à se faire entendre. Oui comme lors de notre séjour à Sulawesi, ou comme partout ailleurs en Indonésie, les gens veulent vous dire bonjour ou simplement capter votre attention le temps d’échanger quelques mots ou juste un sourire. C’est très agréable au début, mais à longueur de journée ça devient lassant. Enfin sauf quand ce sont des gamins, parce qu’ils sont toujours adorables. Notre balade le long des berges du fleuve, ne dérogera pas à la règle, nous devenons bien vite l’attraction. En chemin on admire la mosquée assez futuriste, qui me fait penser au palais de Jabba le Hutt sur Tatooine dans Star wars.

La mosquée de Banjarmasin

La mosquée de Banjarmasin

Ensuite nous plongeons au sein du marché du ramadan, une longue rue bordée de part et d’autre pour moitié de stands de nourritures et pour moitié de stands de souvenirs ou de stands promotionnels. Je vous laisse imaginer, nous sommes les deux seuls touristes à déambuler ainsi, créant l’animation dans notre sillage, dispensant les hellos et les sourires sur notre route. Oui on se sent un peu comme des VIPs en balade. Nous avons faim et nous prenons des plats à emporter, dans l’espoir de les déguster au bord du fleuve, mais la voracité des moustiques nous découragera rapidement. Nous dînerons finalement à l’hôtel avant d’aller nous coucher épuisés par notre longue journée de voyage depuis Tarakan. En plus demain le rendez vous pour le marché flottant est à 5h, ouch ça va être dur…

10/07/2014 :

Jo est là à notre arrivée en train de nous attendre dans le lobby. Nous attendons un 3ème touriste, Marco un italien, puis partons à pied pour rejoindre la berge du fleuve, afin d’embarquer sur une pirogue à moteur. Nous en avons pour 1 heure de navigation de nuit avant d’atteindre notre destination. La fin de la nuit est fraîche et on ne regrette pas d’avoir pris de quoi se couvrir. La balade sur le fleuve qui sinue paresseusement, sous la lumière du jour en train d’éclore est vraiment chouette. Il n’y a que le ronronnement du moteur diesel qui nous berce en troublant le silence environnant.
Jo, le guide, nous dit que nous approchons du lieu du marché. Effectivement, alors que le jour est encore timide, les barques arrivent, chargées de fruits et de légumes, poussées par les pagaies que les femmes manient à la perfection.

le jour se lève sur le marché flottant

le jour se lève sur le marché flottant

Marché flottant

Marché flottant

Marché flottant

Marché flottant

Marché flottant

Marché flottant

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C’est magique de voir toutes ces embarcations se rejoindre au grès du courant, jamais ne se bousculant, mais glissant les unes à côtés des autres sans heurts. Superbe également de voir les couleurs se réveiller sous les premiers rayons du jour : Sarongs et foulards chatoyants des femmes, éclats verts des légumes, taches orangées et jaunes des fruits, le bleu des barques, c’est un festival de couleurs flottant sur l’eau que nous avons le loisir d’observer.
Jo nous explique un peu les règles du jeu : les embarcations vides sont les acheteurs qui viennent se fournir en denrées fraîches, afin de les revendre au détail dans le villages voisins. Les vendeurs sont les barques pleines bien entendu, elles viennent de tous les alentours, ramenant ici leur production du jour ou de la semaine, principalement des fruits et légumes, mais nous apercevons également du poisson, du poulet, des boutiques-barques de vêtements.
On profitera de l’occasion pour goûter un certains nombres de fruits frais, dont le Sirsak que Delphine trouvera succulent.

Découverte du Sirsak pour Delphine

Découverte du Sirsak pour Delphine

Après quelques temps nous reprendrons le chemin du retour vers le centre ville, observant à loisir la vie des habitants qui commencent leur journée le long du fleuve.

Une fois débarqués, nous prenons congé de Jo, et après un rapide petit déjeuner partons chercher des informations sur l’excursion à Tanjung Puting. Les options étant relativement réduites, nous finirons par retomber sur Jo au détour d’une de nos autres adresses trouvées dans le guide. Il nous indiquera l’emplacement d’un petit restaurant un peu caché, car Ramadan oblige, la majorité des enseignes sont fermées. On ratera presque l’entrée, tellement c’est petit et ressemble à la cuisine d’une maison particulière. Nous finirons par nous décider à pénétrer à l’intérieur de ce minuscule espace, occupé d’un côté par la cuisine, et de l’autre par un mini salon, où l’on s’assoit à même le sol pour manger sur des
petites tables posées le long des murs.
Les locaux présents nous regarderont avec de grands yeux amusés et nous viendront en aide pour nous faire comprendre par la cuisinière et commander notre déjeuner. C’est une sorte de buffet, on pointe du doigt ce que l’on souhaite, et on vous en sert une assiette généreuse. Je crois que ce fut notre déjeuner le moins onéreux de tout notre séjour en Indonésie : 30000 roupies pour nous deux, soit à peu près 2 euros. On s’amusera aussi beaucoup après le repas de la timidité d’un petit garçon, qui refuse de se faire prendre en photo malgré les invectives des autres personnes autour de lui. Nous n’insisterons pas plus que ça et partirons le sourire aux lèvres.

Notre prochaine balade sur les canaux n’a lieu que dans plusieurs heures, que nous mettrons à profit pour nous reposer et rattraper notre retard dans le tri des photos.

À 16h30 nous retrouvons Jo, pour aller explorer les petits canaux de Banjarmasin et ainsi découvrir la vie locale majoritairement fluviale. Notre guide nous explique qu’a cette heure là il y a beaucoup d’animation, car les enfants prennent leur bain dans la rivière.
Nous n’attendions pas grand chose de la balade, mais notre surprise sera totale devant le spectacle de la vie sur ces canaux. C’est coloré, joyeux, profondément chaleureux et enthousiasmant d’échanger les « hellos Mister » et « Hello Miss » avec les enfants qui nous regardent passer comme à la parade, les garçons qui prennent la pause comme des petits caïds et les filles qui nous envoient des bisous ou font des pauses de princesse ponctuées de « I love you ». On finit par chopper la banane à répondre à chacun d’entre eux d’un regard, d’un geste ou d’une parole et voir ainsi leurs visages s’illuminer d’un sourire est la plus belle des récompenses.
On est profondément touchés par la joie de vivre débordante et communicative que tous ces gens dégagent, et cela malgré le grand dénuement dans lequel certaines famille semblent vivre.

Les canaux de Banjarmasin

Les canaux de Banjarmasin

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C’est l’une des plus belles facettes du peuple Indonésien de Bornéo que nous rencontrons cette après midi là.
Durant la balade nous quitterons peu à peu la ville pour explorer la campagne proche, nous profiterons du calme pour discuter avec Jo, ou Joan de son vrai prénom. Il nous parlera de sa vie, comment il devint guide à 25 ans, de son aventure pour construire un bateau pirate de 55 mètres pour une production hollywoodienne avec Michael Douglas, des débuts de sa guest-house construite avec l’aide de son premier touriste dans les années 80. De sa première épouse, aujourd’hui décédée. De son remariage il y a 2 ans et de sa toute jeune fille.DSC02368
Un personnage attachant et sympathique avec une histoire passionnante. Une fois rentrés, il nous montera même des photos du bateau qu’il fit construire, et les plans de constructions du dit bateau, il nous présentera sa femme et son bébé.
On décidera finalement de faire appel à lui pour organiser notre voyage à Tanjung Puting, oubliant que malgré sa sympathie, il n’est qu’un intermédiaire, ce qui nous causera quelques soucis le lendemain une fois arrivés à Pangkalan Bun…