Bornéo : plongée à Sipadan !

Bornéo : plongée à Sipadan !

Après avoir comparé à peu près tout ce qui se fait comme hébergement et centre de plongée à Mabul – une des îles au large de Semporna et à proximité de Sipadan – nous avons opté pour un séjour plongée de 5 jours et 4 nuits sur l’ancienne plateforme pétrolière gérée par Seaventures. Ces 5 jours ont fait un gros trou dans le budget, mais ça valait vraiment le coup !

sur le bateau: arrivée à la plateforme

sur le bateau: arrivée à la plateforme

La plateforme, tout d’abord est un lieu très original. On est au large de l’île de Mabul, en pleine mer. Il y a donc toujours de l’air, et on à vue sur les beaux resorts de Mabul ou sur le large, alors que les resorts, eux, ont vue sur la plateforme, qui, il faut bien l’avouer, est quand même un peu moche ! Ce qui est super c’est qu’on peut plonger, en autonome et de façon illimitée, juste sous la plateforme. Ca grouille de poissons ! A notre arrivée en bateau, on découvre l’ascenseur qui permet d’accéder au pont principal. Il s’immerge partiellement pour permettre aux plongeurs de remonter facilement.
IMG_5564

On aime bien ce décor très industriel en plein milieu de la mer. On se croirait dans un bateau, le roulis en moins. L’arrivée est un peu speed : ici on vient pour plonger, alors pas de temps à perdre. Un déjeuner, un briefing, un essayage de matos et un largage de sacs dans notre chambre du 2ème pont plus tard, et nous voilà partis pour notre 1ère plongée. Il s’agit d’une courte plongée d’orientation, avec notre divemaster Bridget, pour nous permettre de prendre nos repères sous la plateforme afin de pouvoir y retourner seuls par la suite. La visibilité est excellente et avec tous ces piliers, on se dit que ça doit être difficile de se perdre là dessous !

la plateforme

la plateforme


Une petite heure d’intervalle de plongée et nous voilà partis en bateau pour notre 1ère plongée à Mabul sur le site « Paradise 2 ». On est prévenus : ici pas de gros, c’est ce qu’on appelle du « muck-diving », c’est à dire qu’on cherche des petites bestioles sur un fond essentiellement composé de sable. On voit pas mal de nudibranches avec de belle couleurs, on découvre le poisson crocodile (c’est très vilain, mais vraiment marrant comme bestiole, et super bonne en camouflage), on croisera quand même de grosses tortues, ainsi qu’un poisson pierre et un truc très étrange qu’on appelle « ghost pipe fish » (qui a sûrement un nom en français mais je l’ignore).
adorable nudibranche, ©Pontus J.

adorable nudibranche, ©Pontus J.


Nous ne sommes que 3, avec Pontus, un suédois que nous avons rencontré en arrivant, accompagnés par notre divemaster et c’est du bonheur : personne pour palmer n’importe comment et ruiner la visibilité !

Au retour, le temps d’une douche, de s’installer un peu mieux et c’est déjà l’heure de dîner.

Le lendemain, nous partons plonger à Mabul. 3 plongées sont au programme, et c’est tellement proche que nous reviendrons sur la plateforme pour tous nos intervalles de plongées. Nous explorerons les sites de « Mandarin Valley », « Eel garden » et « Old house reef ». Là encore principalement du muck-diving. J »y verrai enfin des frog fish (que j’avais cherché désespérément aux îles Andaman). On fera également la rencontre d’une murène géante surnommée « Bruce », d’un « scorpion leaf fish », de raies à points bleus, et de nouvelles tortues. Sans compter bien sûr les nombreuses balistes, les groopers, les poissons clowns et apparentés, les poissons perroquets, etc.

puffer fish

puffer fish


De retour après la 3ème plongée, nous décidons que ce n’est pas assez et allons donc faire notre toute première plongée en binôme autonome, sous la plateforme. C’est assez peu profond (16m) et l’orientation ne nous posera aucun problème. On voit quantité de poissons trompettes, de murènes et de lion fish. On fait une plongée courte (40 minutes) car nous voulons attraper le bateau de 17h qui part sur l’île de Mabul, pour aller visiter un peu.

A Mabul, on s’attendait à trouver uniquement des resorts et des plages et à avoir fait le tour de l’île en 20 minutes, mais pas du tout ! L’île est petite mais compte 800 habitants, dont 500 enfants ! Le pourtour de l’île est occupé essentiellement par les resorts d’un côté et les pensions pour backpackers de l’autre, mais tout le centre est habité par 3 ethnies qui se répartissent en quartiers : Malaisiens, Philippins et Gipsy. Les différences sont assez frappantes : le quartier philippin est le mieux tenu (allées très propres, sable ratissé) et les familles qui vivent là travaillent pour la plupart dans les resorts ; le quartier malaisiens se distingue par la présence d’une école coranique, et le port du voile ; le quartier Gipsy est, lui, beaucoup plus pauvre.

concert à la plateforme: Najid, le cuistot-sirène

concert à la plateforme: Najid, le cuistot-sirène

Najid, le cuistot de seaventures qui a eu envie de nous accompagner pour une petite visite de l’île nous explique que la plupart des gipsy mènent une vie très simple, et se contentent de vivre de la pêche. Les enfants ne sont pour la plupart pas scolarisés,contrairement aux malaisiens et philippins qui quitteront l’île pour les études supérieures. C’est une très agréable petite balade au milieu du village, avec tous ces enfants qui jouent dehors. Et puis il y a des petits stands de brochettes et de sucreries qui feront le bonheur d’Alexis. Heureusement que Pontus nous prête un peu d’argent car nous avons du partir tellement vite après notre plongée que nous n’avons pas un sous en poche ! Nous retournons à la jetée un peu avant 18h30 car on nous a bien dit que, si nous ne sommes pas à l’heure, le bateau n’attend pas. Sauf qu’il n’y a toujours pas de bateau à 18h50. On décide donc, avec l’aval de Najid, qu’on a bien le temps pour une bière ! En fait, comme c’est le ramadan et que le capitaine est autorisé à rompre le jeûn à 18h30 et bien il semble qu’il soit en train de manger, et qu’il viendra nous chercher quand il aura fini. Apparemment certains clients s’en sont offusqués, nous en s’en fiche totalement : il y a vraiment pire comme situation que d’être « coincés » 30 minutes de plus à Mabul !

05/07/2014 :
Aujourd’hui on plonge à Sipadan ! C’est un peu le clou du séjour alors on est super excités, même s’il faut partir à 6h du matin ! La plongée sur ce site d’exception, qui est un parc maritime protégé, est limitée à 120 permis par jour, dispatchés entre les différents centres de plongées. Notre séjour de 5 jours nous garantissait un permis pour une journée, c’est dire que les places sont chères !
Nous ferons 3 plongées à Sipadan le matin, sur les sites de « Barracuda point » (le plus célèbre sur lequel nous ne verrons cependant aucun Barracuda!), « South point » et « Hanging garden ». On voit quantités de tortues et de requins pointes blanches : nous en sommes toujours aussi fans ! On apercevra aussi une belle raie aigle, un peu plus loin dans le bleu. Petit plus pour moi : j’ai fait ma 50ème plongée à Sipadan !

©Pontus J.

©Pontus J.


IMG_1014
Nous avions loué un appareil photo avec caisson sous-marin, malheureusement la batterie a rendu l’âme au cours de a 3ème plongée et nous aurons en plus la joie de découvrir, par la suite, que les réglages étaient sur une qualité d’image hyper basse et donc inexploitable! Heureusement que Pontus a fait de super photos lors de nos plongées!

Le midi, lors de la pause sur l’île de Sipadan (protégée et gardée par des militaires armés, qui protègent… les œufs des tortues!), on voit un gros lézard:

sur la plage de Sipadan

sur la plage de Sipadan


Par contre, nous n’avons pas vu les jack fish, les barracudas, ni les « bumphead parrot fish » que nous sommes censés pouvoir apercevoir ici. Du coup, nous sommes 8 à partir pour l’option qui consiste à revenir faire 2 plongées supplémentaires l’après-midi. Et quelles plongées ! Nous retournons à « Barracuda point » et cette fois nous verrons un énorme banc de jack fish (oui, comme dans Némo, ceux qui indiquent la direction du courant est australien !) et passerons un moment à le traverser pour le voir se reformer. Etre au milieu et voir tous les poissons reformer les rangs autour de son visage c’est vraiment magique !
au milieu des jack fish

au milieu des jack fish


VIDEO a venir!
Pour la seconde plongée nous explorerons le site de « West Ridge », et il achèvera cette journée en beauté puisque nous verrons quelques barracudas plutôt balèzes et, sur la fin, Alexis aura l’oeil pour regarder juste au dessus de nous, dans les eaux peu profondes, et découvrir un banc de « bumphead parrot » (ce sont de très gros poissons perroquets, avec une bosse) magnifiques ! Tout ceci en plus des tortues, des requins, de superbes tombants et de jardins de coraux : nous voilà comblés. De retour sur le bateau j’ai un sourire jusqu’aux oreilles !
 Seiche, en plein changement de couleur, ©Pontus J.

Seiche, en plein changement de couleur, ©Pontus J.

on mate les requins! ©Pontus J.

on mate les requins! ©Pontus J.

©Pontus J.

©Pontus J.


Inutile de préciser que nous dormons très bien après nous être repus de crevettes grillées au barbecue du soir. Le groupe de malaisiens (ils sont 12, arrivés en même temps que nous) met l’ambiance lors du concert et improvise un karaoké, sans le texte!
IMG_5536
Le jour suivant, nous plongeons tout d’abord à Kapalaï, sur le site du « blue liberty » qui est une épave de bateau. Peu de poiscaille mais l’épave est vraiment chouette car on peut circuler facilement à l’intérieur et explorer les différents ponts.
Les plongées suivantes se déroulent à Mabul, sur les sites de « Lobster wall » et « paradise 1 ». Là encore plein de chouettes nudibranches, des poissons crocodiles, des pipe fish, des murènes, etc.
Nous passerons la fin d’après-midi tranquille, à faire la sieste sur le pont soleil.
IMG_5549
Au coucher du soleil nous nous équipons pour partir faire une plongée de nuit, juste tous les 2, sous la plateforme. J’ai toujours cette même sensation avant une plongée de nuit: un mélange d’excitation et d’appréhension.
Ca dure généralement jusqu’à ce qu’on ait atteint le fond et commencé l’exploration, ou l’appréhension disparaît au profit du plaisir de voir toutes ces drôles de bestioles qui se montrent seulement la nuit.
On voit des gros bernard l’hermite, un crabe, un énorme « decorated crabe » qui ressemble à un caillou qui avancerait tout seul, des poissons qui dorment, des vilaines murènes, des poissons trompettes qui font le poirier et… 2 « Bumphead parrot fish » qui dormaient juste là (c’était bien la peine d’aller les chercher à Sipadan!) !
©Pontus J.

©Pontus J.

Après ça, on se perd un peu, et on réalise qu’on est revenus à côté d’un crocodile fish qu’on a déjà vu quelques minutes plus tôt. Alexis a l’air un peu désorienté ce qui me met un petit coup de stress : normalement le champion de l’orientation c’est lui, mais là j’ai l’impression qu’il va nous emmener vers le bleu, en même temps qu’il m’annonce qu’il est presque sur la réserve d’air. Finalement on se concentre, on échange par signes, et on parvient à retrouver notre direction et à atteindre la corde qu’on a suivi pour la descente : ouf ! Une bonne expérience ! J’adore de plus en plus ces plongées dans l’obscur !
De retour sur la plateforme: c’est l’heure de se jeter sur le buffet !

Le dernier jour, nous avons encore la possibilité de faire une dernière plongée avant de quitter la plateforme par le bateau de 11h. Nous irons donc à Mabul, sur le site de « ray point », sur lequel on voit effectivement quelques raies à points bleus tapies dans la sable, des murènes grises cachées dans les racines d’un palmier coulé au fond de l’eau et qui me font penser à une espèce d’hydre à 2 têtes, un truc indéterminé entre la murène et le serpent avec juste la tête qui sort toute droite d’un trou dans le sable, etc.
A notre retour, on nous annonce que le bateau partira à 10h30 et pas à 11h : c’est speed ! On rush donc vers la douche, fini de ranger les sacs, descend loguer les dernières plongées et mettre les tampons, et nous voilà partis !
Clairement, on serait bien resté 2 jours de plus ici !
Après le bateau, la camionnette de seaventure nous dépose à Tawau, vers la jetée, où nous voulons trouver un bateau pour partir vers Tarakan, une île dans la partie indonésienne de Bornéo.