De Yangon à Mawlamyine

De Yangon à Mawlamyine

Nos premiers pas en Birmanie, de l’ancienne capitale au plus grand Bouddha couché, en passant par le rocher d’or…

05/05/2014 : Nous arrivons dans la soirée à Yangon, après avoir rushé sur les bureaux d’immigration pour éviter une trop longue attente, nous voici donc en territoire birman.
Comme à notre habitude, nous n’avons rien réservé. Mais c’est la basse saison, et les hôtels ne sont vraiment pas plein. En revanche, nous constatons que les prix ont nettement augmenté par rapport à ce que nous avions prévu.
Au matin, nous nous levons presque assez tôt mais devant l’étouffante chaleur nous décidons de consacrer le début de la journée à booker notre billet de bus pour le départ vers le rocher d’or le lendemain, et nous balader dans les marchés de Downtown, à la recherche d’un parapluie/ombrelle. Cette mission accomplie et après un déjeuner dans un lieu un peu étrange (on ne s’explique pas d’où provenait la cire brulante qui a coulé du plafond sur Alexis!) et avec un serveur, très, très présent (impossible de remplir son verre d’eau soi-même), nous marchons jusqu’à la place de l’hotel de ville, où nous découvrons un décor très différent :

Yangon, place de l'hôtel de ville

Yangon, place de l’hôtel de ville


Yangon, vers les marchés

Yangon, vers les marchés

Nous nous rendrons ensuite vers la pagode Shwedagon pour la visiter en fin d’après-midi.
Première impression en arrivant là haut : ça brille ! Le stupa central est entièrement doré, les pagodons autour également. Nous en ferons plusieurs fois le tour, allant d’un temple à un autre et observant le manège des gens qui viennent faire des offrandes et verser de l’eau sur les corners dédiés à un jour de la semaine (il est d’usage de verser de l’eau sur celui qui correspond à son jour de naissance : autant de fois que d’années vécues!). Des jumelles permettent d’observer plus en détail le haut du stupa central, et c’est bien utile car à 98 mètres plus haut, on a bien du mal à observer toutes les petites cloches de l’ombrelle à l’oeil nu ! On appréciera également l’expo photo qui permet de se rendre compte du nombre de bijoux et de pierres précieuses qui recouvrent la-dite ombrelle.

Pagode Swedagon, Yangon

Pagode Swedagon, Yangon


Nous profitons de l’ambiance du lieu (très calme malgré une relative affluence) jusqu’à la tombée de la nuit pour voir toute la pagode s’éclairer : c’est magnifique !
Pagode Swedagon, Yangon

Pagode Swedagon, Yangon

Nous irons dîner dans un restaurant où tout est en buffet : pas de carte, on choisit les plats parmi ce qu’on voit. Ce qui veut dire qu’on ne sait pas exactement ce qu’on mange ni le prix ! Mais c’était bon ! Pour le retour nous décidons que nous avons assez marché pour aujourd’hui et prenons un taxi. Nous découvrons aussi qu’ici négocier les prix est beaucoup moins facile qu’en Inde.

Nous quittons Yangon le jour suivant pour partir en direction du Rocher d’or, dans ce qui devait être un bus climatisé, mais s’avérera être un bus avec des fenêtres grandes ouvertes, et ayant peut-être eu un système de clim il y a fort longtemps… On ne sait pas au final si on s’est simplement fait avoir où s’il s’est agit d’un problème de compréhension.

Nous prenons donc la route vers le sud-est, pour 4h de trajet, avec une pause vers 11h, lors de laquelle les autres passagers déjeunent alors que nous avons l’impression de sortir du petit dej. Il faut qu’on change notre rythme !
Une fois arrivés nous posons nos sacs dans l’une des 2 seules guesthouses ouvertes aux touristes. La chambre est très bien, le matelas très confortable : bref de bonnes conditions, mais c’était sans compter l’école bouddhique qui se trouve juste derrière et où les cours commencent apparemment à 5h du matin, avec micro et haut-parleurs.

Pour nous rendre au rocher d’or nous empruntons un des camions qui font la navette, entassant leurs passagers sur des bancs situés à l’arrière. Le camion ne part que quand il est plein, c’est à dire quand on est tellement serrés que plus personne ne peut bouger. Mais bon, comme il n’y a pas de ceinture de sécurité, on se dit qu’au moins ça évite d’en perdre un au premier virage ! Ce qui n’empêchera pas de devoir s’arrêter plusieurs fois sur la route pour récupérer les bagages perdus, signalés à grand cris au chauffeur par les passagers de l’arrière.

40 minutes de virages en forte pente plus tard, nous voici presque au pied de l’esplanade du rocher d’or. Nous montons les derniers mètres à pieds. Nous découvrons alors qu’il y a un droit d’entrée pour les étrangers. On commence à se demander si ce caillou mérite vraiment tout ça.
Ajoutons à cela que les femmes ne peuvent en approcher à moins d’une dizaine de mètres, ça commence à être un peu le pompon pour moi. Oui, le bouddhisme aussi est une religion misogyne.

au rocher d'or...

au rocher d’or…


Le rocher est suspendu en un équilibre qui semble assez précaire, mais pourtant il tient bien. Il est recouvert de feuilles d’or et de nombreux fidèles viennent s’y recueillir et y apposer un petit morceau de feuille d’or supplémentaire. Résultat en le touchant, Alexis aura de l’or dans les mains !
Rocher d'or

Rocher d’or


Rocher d'or, redoré

Rocher d’or, redoré


Malgré cela, nous ne sommes pas vraiment touchés par la beauté du lieu, peut-être parce que la chaleur écrasante embrume le paysage, peut-être parce que le lieu n’est pas aussi paisible que la pagode Shwedagon, ou peut-être à cause des trop nombreux magasins destinés à délester les pèlerins de leur argent.
Dans le camion du retour, alors que certains réussissent à s’endormir, nous avons la mauvaise idée de calculer que, compte tenu du nombre de passagers, le trajet rapporte 100$ par camion. On se demande alors à qui profite cette entreprise très lucrative qui consiste à trimballer les gens comme des poulets. Sans compter que sur la route nous nous arrêtons devant 3 chapelles, où les pèlerins sont invités à faire des donations (pas besoin de descendre du camion, les quêteurs sont là!).
Sur ces pensées qui nous vaudront certainement un très mauvais karma, nous partons à la recherche de bières car pour nous c’est l’heure de l’apéro (oui, c’est les vacances, alors c’est apéro tous les jours!). Nous irons ensuite dîner, dans un restaurant quasi désert. Nous comprendrons plus tard que nous sommes en fait les derniers clients, le restaurant fermant juste après notre départ, à 21h. Il faut VRAIMENT qu’on adapte notre rythme !

08/05/2014 :
De bon matin et pas très reposés (rappelons que le réveil à «prié Bouddha » vers 5h), nous avalons notre petit-déjeuner et filons vers la station de bus pour rejoindre Mawlamyine. Cette fois-ci, Oh joie, il y a la clim !
Le trajet nous paraît même plus court qu’annoncé. Pour moi le trajet fut plutôt agréable, puisque j’ai dormi, Alexis fait quand à lui mention d’une vilaine odeur de vomi, et de passages de petits sacs, vides, puis plein, d’un bout à l’autre du bus. Apparemment, les birmans sont malades en transports !

Arrivés à la gare routière de Mawlamyine, il nous faut trouver un moyen pour rejoindre le centre ville à 3km de là. Avec ce soleil, et nos 2 sacs chacun, la marche ne nous paraît pas vraiment une option. Nous avons donc le choix entre les camionnettes avec des bancs en bois, qui partiront lorsqu’elles seront pleines, et les moto-taxis. Nous choisirons donc les moto taxi, mais j’ai la très mauvaise idée de garder mon gros sac sur le dos et de remettre le petit sac au conducteur. Résultat, je manque de tomber, emportée par le poid de mon sac (15kg) à chaque accélération, et mon casque vient heurter celui du conducteur à chaque freinage. 3Km pour se faire les abdos donc !

Nous arriverons néanmoins entiers à la guesthouse et y trouverons une immense chambre avec un lit à baldaquin (pour la moustiquaire) et pas moins de 5 fenêtres avec une belle vue sur le fleuve!

notre chambre à Mawlayine

notre chambre à Mawlayine


Nous attendons que le soleil décline un peu pour nous rendre sur la colline des pagodes, au milieu de la ville. De la première pagode sur laquelle nous grimpons (avec l’ascenseur!) nous avons une superbe vue sur la paysage alentour, verdoyant de collines, plein de palmiers et où brillent les stupas des autres pagodes alentour. Nous y resterons jusqu’à admirer le coucher du soleil, profitant de la quiétude du lieu, seulement troublée par les sourires et les bonjours des locaux que nous y croiseront. C’est vraiment ici, à Mawlamyine, que nous commencerons à comprendre pourquoi on dit de la Birmanie que c’est le pays des sourires, au moins autant que la Thailande.
la colline des pagodes

la colline des pagodes

Nous dînons dans un restaurant où la carte est en anglais mais où aucun prix ne figure, ce qui nous amène un long moment de perplexité avec la serveuse pour faire comprendre qu’on aimerait quand même bien avoir idée du tarif avant de commander. Assez drôle comme situation. Finalement elle sera très serviable allant jusqu’à nous décrire tous les plats (les traductions anglaises de la carte nous donnant un peu de mal à défférencier les « chicken fried noodles » des « fried noodles with chicken »). L’intention est louable, mais comme nous avons beaucoup de mal à nous comprendre, nous finirons par commander et espérer ne pas avoir trop de mauvaise surprise. Jusque là, notre première approche de la cuisine birmane n’est pas hyper enthousiasmante. Ce n’est pas mauvais, mais on est loin du raffinement de la cuisine thai, on est plus proche de la cuisine chinoise. J’ai cependant bien apprécié la salade de feuilles de thés, même si c’était très différent de ce à quoi je m’attendais.

Le jour suivant, nous louons un scooter pour aller voir ce qui est annoncé comme le plus grand Bouddha couché du monde, à une vingtaine de kilomètres plus au sud. Nous nous arrêtons de nombreuses fois pour demander notre chemin, mais finirons par trouver la route. Le chemin d’accès est bordé par des statues de moines qui semblent nous montrer la voie :

vers le plus grand Bouddha couché (Win SeinTaw Ya)

vers le plus grand Bouddha couché (Win SeinTaw Ya)


C’est effectivement un monument très impressionnant : Il fait 180 mètres de long. Je suis subjuguée par la longueur de ses cils qui doivent bien faire ma taille !
les cils de Bouddha sont énormes!

les cils de Bouddha sont énormes!

. On a l’impression d’être face à Gulliver!
Sa construction n’est pas encore terminée, il manque des carreaux par endroits. Pourtant, un nouveau Bouddha couché, encore plus grand, est déjà en construction, on en voit les premières fondations :
nouveau Bouddha couché en construction

nouveau Bouddha couché en construction

L’intérieur du 1er n’est pas terminé non plus. De nombreuses salles font apparaître des statues en plâtre de taille humaine qui comptent l’histoire de Bouddha. Si la décoration est d’un goût un peu discutable, nous devons reconnaître le travail de sculpture qui est vraiment beau : une grand finesse de détail dans l’expression des visages et le plissé des vêtements. Malheureusement les parties les plus anciennes auraient déjà besoin d’une rénovation alors que les autres ne sont pas encore finalisées. Quel drôle de projet !

Sur la route du retour, nous nous arrêtons dans une petite gargote pour manger, mais la vue d’une souris crevée en train de se faire béqueter l’intestin par une poule juste à nos pieds aura un peu raison de mon appétit. Nous nous contenteront donc d’un thé, que l’on nous amène sucré et avec du lait : mauvais choix !
Nous ferons ensuite une petite visite au marché à la recherche de fruits (j’en ai déjà marre du riz à tous les repas, je veux des vitamines!): Les gens semblent très curieux de notre présence au ilieu des étales de fruits et légumes, nous croisons plein de grands sourires. Nous voulons acheter une mangue, mais quand la vendeuse comprend que nous en voulons seulement une et non pas un kilo, elle insiste pour nous l’offrir. On est un peu gênés mais n’avons pas vraiment d’autre choix que d’accepter!

Le soir, nous allons dîner dans les petites gargotes qui se regroupent au bord du fleuve et servent principalement des brochettes ou des plats de pattes. Nous goûterons enfin les « lady fingers », un drôle de légume vert qui ressemble un peu à un doigt de sorcière avec ongle crochu! En dépit de l’aspect, c’est très bon! On aime bien passer d’un stand à l’autre et goûter un peu tout! On rigole bien devant les brochettes en forme de « Angry bird »!

Après une bonne nuit dans notre grande chambre, à nouveau sous le bruit de la pluie, nous prendrons le bus en direction de Bago.